Le coup de pouce qu'il vous faut pour vivre sereinement l'adolescence de votre enfant
Soigner ses blessures pour mieux vivre l’adolescence de son enfant
Dans mon article précédent, je t'ai expliqué comment les 5 blessures de l’enfance identifiées par Lise Bourbeau (rejet, abandon, humiliation, trahison, injustice) pouvaient se réveiller à l’adolescence de ton enfant, parfois avec une intensité inattendue.
Mais alors, que faire avec tout ça ?
Comment ne plus être à fleur de peau ?
Comment ne plus réagir de façon excessive ou souffrante dans les situations du quotidien avec ton ado ?
Voyons cela ensemble !
Comprendre le mécanisme : entre peur et frustration
Les blessures ne sont pas seulement des souvenirs douloureux :
Elles créent en nous une peur que cela se reproduise.
Dès lors, pour s'en protéger, nous développons un masque, un comportement "de survie."
Malheureusement, il ne fonctionne pas toujours, notamment quand notre enfant grandit.
Aussi, quand la blessure se réactive, nous ressentons une immense frustration.
Et comme souvent, la frustration se traduit soit par de la colère… soit par de la tristesse.
Résultat tu te retrouves à osciller de l’un à l’autre : colère contre ton ado ET TOI MÊME, puis chagrin pour tout ce qui t'arrive, pour tes façons de réagir... voire même victimisation : "pourquoi ça m’arrive à moi ?" "pourquoi il me fait ça ?"
Ça te parle ? Si c'est le cas continuons.
Ce que nous faisons… et qui ne fonctionne pas
Lorsqu’une blessure s’ouvre, nous cherchons instinctivement à l’apaiser, et c'est bien normal.
Pour ce faire, nous cherchons chez l’autre l’amour dont nous avons besoin pour la soigner. Mais c’est illusoire.
C'est certainement ce que tu as fait pendant des années et qui a fonctionné... jusqu'à présent.
Tu as cherché chez ton conjoint et/ou tes enfants les preuves d'amour qui te soulageaient. Et tout cet amour t'a fait du bien, tu en as sans doute oublié ta blessure... Pendant un temps...
Mais en cas de rupture amoureuse tu t'es sentie brisée... Et quand ton ado a commencé à s'éloigner tu as flanchée...
Sur le long terme, personne ne pourra jamais guérir une blessure qui t’appartient.
Et avec un ado, c’est encore plus compliqué :
➡ Il n’a pas la maturité pour répondre à ton besoin affectif
➡Son rôle n’est pas de guérir tes blessures
➡Il est lui-même dans sa propre quête identitaire, souvent conflictuelle
➡ Et parfois, il appuie (involontairement) là où ça fait mal
Guérir commence… par revenir à soi
La seule voie véritablement réparatrice, consiste à :
Identifier et accepter ta blessure avant de te tourner vers toi pour la soigner
Tu as toutes les ressources en toi. Il est inutile de chercher la solution auprès des autres.
C’est un chemin d’autonomie émotionnelle que je te propose d'emprunter et dont voici les étapes essentielles.
Ton ado ne peut pas porter ce rôle. Il n'est pas juste de le lui demander, (même inconsciemment).
Il ne peut pas combler le vide émotionnel causé par ses blessures et s'il essayait, cela le mettrait en déséquilibre et ne ferait qu’accentuer vos conflits.
Ce que tu peux faire, en revanche, c’est prendre soin de toi, pour être plus stable face à lui.
En effet, quand ta blessure se ravive, tu n'es pas en état de poser un cadre sécurisant et bienveillant à ton ado. Tu es dans la colère, la déception, tu t'énerves, tu cries... Et ça ne fait qu'accentuer le fossé entre vous.
Observe tes réactions face à ton ado et si tu as surréagi, demande-toi :
« Qu’est-ce que ça vient toucher en moi ? Quelle blessure est activée ? »
Accueille tes émotions sans les juger. Toutes nos émotions ont une raison d'être, et un message à nous transmettre.
Donc, n’essaye pas de les gérer, écoute les, afin de comprendre ce qu'elles veulent te dire.
Cela t'évitera de les voir revenir encore et encore avec de plus en plus de puissance à mesure que tu tentes de les ignorer.
Derrière chaque émotion se cache un besoin qui veut être comblé.
Si tu te sens ignorée, peut-être as-tu besoin de soutien et d’attention.
Si tu te sens dévalorisée par ton ado, peut être as tu besoin de considération et de respect.
Derrière tes blessures, se cache un besoin d’être aimée, respectée, écoutée, rassurée, accueillie telle que tu es...
C’est à toi de le nommer… et de chercher des façons saines de le nourrir par toi-même, peut être en dehors de la sphère familiale.
Cela m’amène d’ailleurs à te rappeler que, si tu veux que les autres t’aiment, te respectent etc… mieux vaut commencer par t’aimer et te respecter toi-même.
Guérir, c’est arrêter de se juger en permanence. C'est cesser de culpabiliser pour tout et rien.
C’est reconnaître que tu fais de ton mieux. Voici bien LE mantra que je t'invite à te répéter le plus souvent possible.
Guérir, c’est être bienveillante envers soi-même, même quand tu trébuches.
Rappelles toi que tu as le droit d’avoir des faiblesses. Tu as le droit d’avoir besoin de temps. Tu n'as pas à être parfaite.
Les blessures prennent racine dans des expériences passées, souvent très précoces.
Prendre soin de son enfant intérieur, c’est donner de l’amour, de la tendresse et de la reconnaissance à la petite fille que tu as étée.
Voici quelques clés pour guérir ton enfant intérieur :
Déjà, le reconnaitre et te connecter à lui.
Ensuite, l'écouter et le prendre en compte.
Devenir ton propre parent bienveillant.
Adopter la créativité.
T’entourer de personnes qui te soutiennent.
Pratiquer la pleine conscience.
Derrière nos blessures, il y a des peurs profondes : être rejetée ou abandonnée, être seule, être trahie, jugée ou critiquée, être humiliée, ne pas être à la hauteur, ne pas être reconnue…
En les regardant en face, tu reprends du pouvoir sur elles.
En comprenant ce que tes peurs viennent réveiller chez toi et le désir qui se cache derrière (d'être parfaite, d'être aimée à tout prix, par tous, d'être la meilleure...), tu vas progressivement pouvoir prendre du recul, les observer et ne plus être guidées par elles ni par ton égo.
La peur ne disparaît pas toujours, mais elle cesse de te diriger à partir du moment où tu mets le doigts dessus et où tu décides, en conscience, d'agir par amour plutôt que par peur.
Enfin il n'y a pas de guérison de tes blessures d'enfance sans pardon. La rancune est un poison puissant pour nous rendre malheureuse.
Si tu veux être plus sereine, pardonne à ceux qui ont causées tes blessures d'enfance. Ils ont, sans doute, fait de leur mieux, comme la plupart des parents.
Toi aussi tu as, involontairement causé des blessures à ton ou tes enfants. Ainsi va le cycle de la vie. Nous passons tous par là. Nous en avons, nous en causons. Mais sache que les guérir est une étape importante de ta vie qui peut te faire grandir.
Alors pardonne à tes parents (ou autres) leurs maladresses et les peines qu'ils t'ont causées.
Et pardonne toi, d'avoir parfois causé ou activé les blessures chez les autres (lorsque tu as rejeté quelqu'un par exemple). Tu es parfaitement imparfaite et c'est très bien ainsi.
Une dernière chose à retenir
Guérir ses blessures ne veut pas dire ne plus jamais souffrir.
Mais cela permet de ne plus les faire porter aux autres, et surtout pas à ton ado.
C’est un cadeau immense que tu te fais, et que tu lui fais.
Un pas après l’autre, tu retrouveras plus de paix intérieure, plus de recul, plus de stabilité.
Dans mon prochain article je te parlerais des antidotes efficaces pour chacune des 5 blessures et je te donnerai 5 conseils concrets à mettre en place, immédiatement.
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En attendant, si tu veux aller plus loin, je propose des accompagnements pour travailler sur ces blessures, en douceur et avec bienveillance.
AUTEURE: Frédérique BASTIDON
Coach Certifiée.
Ma devise :
« Le bonheur n’est pas une chose que l’on reporte dans le futur, c’est une chose que l’on conçoit dans le présent. »
Jim Rohn